Le retour à la vérité du visible, à une certaine sensibilité de la couleur et au métier de peindre auquel on assiste aujourd’hui chez tant d’artistes, rend nécessaire la réévaluation de l’œuvre de Bonnard, en particulier de la dernière moitié de sa vie, de 1920 à 1947. Cette œuvre, née dans la mouvance de l’impressionnisme et du symbolisme, fut sans nul doute intimiste. Dés 1908, le rejet du naturalisme au profit d’un chromatisme subjectif de tonalité claire, d’une construction quasi abstraite de l’image font de Bonnard, l’une des figures essentielles de la modernité. Les sujets de ses toiles sont quotidiens, transfigurés par la vision qu’offre Bonnard. « Il ne s’agit pas de peindre le monde, mais de rendre vivante la peinture » disait-il. De fait la suppression du jeu des valeurs, le chromatisme audacieux, les grandes plages colorées structurant les toiles des dernières années donnèrent une force nouvelle et une vigueur qui annoncent, entre autres choses, l’abstraction américaine de l’après-guerre.
Usato condizioni buone, segni d'uso e del tempo in copertina.
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